Série noire à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne). Un détenu s'est suicidé mardi 7 août, c'est le onzième depuis le début de l'année. L'établissement pénitentiaire est le plus grand d'Europe.
Un détenu s'est suicidé mardi 7 août à Fleury-Mérogis (Essonne), a indiqué mercredi le parquet d'Evry, ce qui alourdit la série noire en cours dans la plus grande prison d'Europe, où onze détenus se sont donné la mort depuis huit mois.
L'homme de 48 ans "a été retrouvé vers 7h pendu dans sa cellule avec ses draps", a expliqué le parquet. Seul en cellule, il avait "été vu vivant environ trois quarts d'heure plus tôt lors de la ronde précédente".
Identifié comme fragile
Mis en examen pour "des faits de nature criminelle", il était incarcéré depuis le 20 juillet et purgeait également une peine de deux mois de prison pour des faits de violence, selon le parquet.Ce détenu avait été identifié comme "fragile" au sein du quartier des "arrivants", le sas d'entrée de la prison où sont enfermés les détenus avant qu'on leur attribue durablement une cellule, selon une source pénitentiaire. Les rondes étaient plus fréquentes le concernant pour prévenir un "risque suicidaire".
Comme à chaque fois, une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie de Fleury-Mérogis.
Plus grande prison d'Europe
Plus grande prison d'Europe avec ses 4.200 détenus, Fleury-Mérogis est confrontée à une vague inhabituelle de suicides. Dix hommes et une femme s'y sont donné la mort depuis début 2018, soit plus que lors des deux années précédentes.Face à cette série noire, "un travail va être effectué à la rentrée (de septembre), en lien avec le parquet, l'administration pénitentiaire et tout le personnel de soins pour déterminer s'il y a des améliorations à effectuer dans la prison", a assuré le parquet d'Evry.
Le dispositif des "codétenus de soutien", qui existe déjà dans 14 établissements pénitentiaires, sera mis en place dans deux des cinq bâtiments de Fleury-Mérogis "dans les mois à venir", a indiqué la direction de l'administration pénitentiaire (DAP). Dans ce cadre, des détenus volontaires sont formés par la Croix-Rouge pour soutenir des prisonniers fragiles, ayant besoin de parler.
Il y a eu 64 suicides dans les prisons françaises entre le 1er janvier et le 7 août. Un chiffre en augmentation par rapport à 2017 (59 suicides) mais en baisse par rapport à 2016 (71 suicides), selon des chiffres de la DAP.